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Archive for December, 2009

Here is the excerpt of a tourist & historical book published in London in 1815, written by an English journalist willing to know more about the French capital.

[Voici l’extrait d’un ouvrage touristico-historique publié à Londres en 1815, et rédigé par un journaliste anglais soucieux de se confronter à la capitale française.]

“Paris possesses this sort of moral and historical interest in the greatest degree: but it is also rich in what is calculated to strike the eye by picturesque and grand effect; to satisfy the sensualist, by supplying various and artful enjoyment; to delight the gay, by dispensing a profusion of captivating pleasures; to gratify the tasteful, by a combination of skill, elegance, and feeling; to suggest reflection, and pleasingly employ research, by effigying the events of a far distant date, and picturing manners that have long been obsolete; to administer to the wants of the scholar, by supplying vast collected stores of all the materials of human knowledge; and, in fine, to afford a matchless treat to the student of mankind, by discovering and displaying to even common observation, all that can give a thorough insight into character and condition.

This last circumstance forms the most extraordinary peculiarity of Paris. Compared with the cities of most other countries, it is like a glass bee-hive compared with those that are made of straw. You see, without trouble, into all its hoards; — all its creatures perform all their operations, full in the face of all: what others consign to secrecy and silence, they throw open to day-light, and surround with the buzzing of fluttering swarms. Of the French, or, at least of the French of the capital, it may be said, that the essence of their existence is a consciousness of being observed. People, in general, permit this only to take its place with various motives and feelings that check each other, and produce a mixed conduct, — in which a person lives a little for his forefathers, a little for himself, a little for his family, a little for his friends, a little for the public, and a little for posterity.

But the Parisians, (for to them I confine my remarks, as they are the only specimen of the nation with which 1 am acquainted), live only for the bustle and notice of present society. Hence it is, that they have not a notion of retirement, even where they dress and sleep, but, at the expence of much convenience, receive company in their bed-rooms, which are furnished accordingly: — hence the cleverest individuals are not happy, unless they mingle with the silliest in coteries : hence Paris is full of literary societies, libraries, institutes, museums, &c.: hence every thing choice that it possesses is made a common exhibition of; and the multitude are invited to examine that which philosophers only can understand, and admire that, the beauties of which can be only appreciated by cultivated intellect, guided by refined taste.”

A Visit to Paris in 1814, by John Scott

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Peu de monuments parisiens ont une âme aussi forte que la Tour majestueuse, qui dresse les puissances de la ville vers les étoiles. Douée d’un charisme ravageur de fin de siècle, elle aurait pu y naître et y mourir si Paris ne l’avait adoptée comme sa fille et sa princesse.

Il n’y a plus besoin d’exposition universelle pour que les groupes se pressent contre sa structure métallique, dont les tressaillements imperceptibles portent témoignage du vent qui la caresse. Les foules gluantes s’accolent à ses pieds de géants, foulent ses marches dans la sueur ou s’élèvent en ligne verticale jusqu’à son sommet tant espéré.

Il y a donc le groupe du dedans, le peuple de Babel, qui s’envole dans les airs pour mieux retomber sur la ville, le bras tendu vers le Sacré-Cœur ou la Tour Montparnasse. A chaque palier, l’œil fier et conquérant, c’est un peu de Paris qu’il déguste avec les yeux.

Puis, redescendu sur terre, il se transforme sans mot dire en groupe du dehors, celui qui lève la tête au lieu de la baisser, et se perd dans les brins d’herbe du Champ de Mars. Et à voir ces carrés de verdure dédiés au dieu de la guerre, qui prolongent en l’achevant l’Ecole militaire, on est porté à croire que la Tour elle-même est l’arme secrète de la capitale, une épée magique brandie de ses entrailles comme l’Excalibur des légendes.

La nuit, le regard est aspiré par le faisceau de lumière qui envahit la Tour, détourne sa matière et l’isole du décor comme une couche dorée sur un fond d’ébène. Parfois, elle scintille, et avec elle les cœurs de ceux qui la fréquentent : il n’y a pas de plus beau détournement de la nuit que sa lumière miraculeuse. Elle est le phare de toute une ville ; elle apaise les corps et panse les plaies de l’âme dans ses errances nocturnes. Et, même le jour, cette somme d’acier est une force pénétrante qui concentre, sans les contrarier, les pulsations telluriques de la cité.

Y a-t-il encore des Parisiens sur la Tour ? Y en a-t-il jamais eu ? Il importe peu que ses groupes soient désespérément exotiques. Car elle fait écho de leur enthousiasme sans se soucier de leur provenance, car les joies et les peines qu’elle reflète contribuent à former cette mosaïque qu’on appelle Paris, car les sensations qu’elle partage se dispersent et s’épanouissent à travers le monde. Ce n’est pas que la Tour soit immortelle : mais c’est qu’elle est déjà dans l’éternité.

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